Conférence de Marie-France et Thierry Houdart,
auteurs de la prairie sur le toit,
au musée de la fondation
Vazeilles à meymac en Corrèze ,
le mercredi 13 octobre 2004 à
17 h30
La prairie sur le toit : conférence à Batinov' Felletin le 1er décembre 2005 |
Voilà presque 20 ans que Thierry Houdart, ingénieur-artisan (Les Bois de la Combe Noire), et formateur (ass. BSTCB), pose de la prairie sur le toit de ses maisons de bois brut. L’intégration parfaite de ces pentes herbeuses et fleuries dans l’environnement, le confort qu’elles apportent à l’habitation (isolation thermique, acoustique), l’effet qu’elles jouent sur l’assainissement de l’atmosphère (stockage de carbone, production d’oxygène, fixation des poussières, atténuation de la pollution, des surchauffes …) et sur l’environnement (en limitant le ruissellement de l’eau de pluie), il les constate depuis longtemps. Avec son épouse Marie-France, ethnologue, ils publient aujourd’hui un ouvrage qui marie technique et culture, La prairie sur le toit – Technique de végétalisation des toitures en pente (Maiade éditions), où il nous font part de leur expérience et de leur technique.
Pour T. et MF. Houdart, l’exemple est venu des pays nordiques
qui ont gardé et font même aujourd’hui revivre un type de
couverture connu depuis des siècles, voire même des millénaires,
dans un bon nombre d’autres pays d’Europe qui eux, l’ont totalement oublié,
la terre engazonnée. Et pour cela deux méthodes : dans la
première, il s’agit de poser, sur l’étanchéité
adaptée, une couche de 15 à 20 cm de terre qui sera
ensuite ensemencée ; dans la deuxième, il s’agit d’y disposer,
l’une sur l’autre, deux couches de plaques de terre couverte de prairie,
l’une herbe vers le bas, destinée à se décomposer
et à faire de l’engrais vert , l’autre herbe vers le haut, qui ainsi
verdira tout de suite le toit. Ces plaques, qu’on appelle au sens
propre des « glèbes », sont découpées
soit mécaniquement (il existe des « déplaqueuses d’herbe
»), soit manuellement dans une prairie proche (à moins
encore qu’on ne préfère acheter des plaques prêtes
à poser). En une journée, votre toit est déjà
tout vert. Dans les deux cas, il s’agit bien de terre ensemencée,
le plus souvent celle de l’environnement immédiat, et non d’alvéoles
précultivées.
Elles reposent sur un complexe de deux couches assurant l’étanchéité
(une chape bitumineuse soudée protégée par une nappe
de protection – en attendant la sortie de matériaux un peu plus
écologiques…). Des dispositifs d’arrêts de terre permettent
de la fixer sur le toit.
Et maintenant les grandes questions : comment tondre, comment entretenir ? Une toiture n’est pas un terrain de golf. Une fauche annuelle à la débroussailleuse sera suffisante. Quant à l’arrosage, on peut bien sûr arroser (en récupérant les eaux usées par exemple) si on veut garder son toit toujours vert. Mais Thierry et Marie-France Houdart préfèrent les toits qui évoluent en prenant la couleur des saisons, et qui se resèment tout seuls au gré des vents et des insectes qui apporteront le jaune du millepertuis, le mauve du serpolet, le blanc de l’achillée ou de la marguerite, et même le pourpre des lychnis échappés du jardin …Le toit devient alors un vrai tapis fleuri. Et même s’il sèche sous la chaleur d’été, il reverdira aux premières pluies, en même temps que la végétation environnante.
Cette technique, qui suscite un très fort intérêt,
est appelée à se développer en France. Elle est adaptée
aux toitures en pente, même forte. Pour ceux qui ne souhaitent pas
autoconstruire, quelques couvreurs se sont déjà spécialisés
dans sa mise en œuvre. Que d’autres les suivent !
quand la prairie s'installe au faîte
des essentes de bois........
Bibliographie : Marius vazeilles
Les conférences de Marie-France Houdart, Ethnologue, Auteur
La prairie sur le toit : conférence à Batinov Felletin